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1.1. Vivre divinement bien
1.2. Qu'en dis-tu ?
1.3. Irrigation divine
1.4. J'aime mon ego
1.5. Ah ! Le mental
1.6. Sortir d'un malaise évolutif
1.7. Etre soi dans le meilleur de soi
1.8. Souffrance : blessure et joyau
1.9. Refus actuels
1.10. Une quête de l'énergie en Inde
1. Un humain, comment ça fonctionne ?
Comment s'y prendre avec soi-même ?
1.1.- Vivre divinement bien
Sri Aurobindo : un être immense qui nous propose une vie à la mesure de son immensité. « Le grand malheur des hommes, écrit-il à un disciple, est qu'ils ne se connaissent pas eux-mêmes ». S'ils se connaissaient, ne seraient-ils pas éblouis par leur propre grandeur et l'infini de leurs capacités ? Et de quelle ampleur serait le chantier qu'ils entreverraient alors ! Mais comment s'y prendre concrètement pour répondre à l'appel de la vraie vie, de la grande vie ?
Si le maître de Pondichéry expose une vision transcendante de l'homme, il propose aussi quelques jalons plus précis, quelques repères de démarrage. Il demande au débutant de s'ouvrir largement et en toute confiance à une Énergie étrange venue d'ailleurs. Elle n'est ni une chimère, ni une abstraction. Bien des gens en ont fait l'expérience. Et c'est peut-être par manque de confiance en nous-mêmes que nous ne nous préparons pas à la recevoir.
Tout cela peut sembler très abstrait. Heureusement, Sri Aurobindo se fait plus précis et propose deux portes secrètes d'ouverture à la Force d'en-haut. La première est la moins problématique parce que la moins risquée. On peut donc s'y laisser aller en toute quiétude. C'est la voie de la poitrine, du cœur, de l'affectivité. C'est la zone la plus proche de l'âme, elle que Sri Aurobindo nomme "l'être psychique". C'est là que s'élève la vive flamme de l'amour inconditionnel. Tout au fond s'y révèle notre étincelle divine, notre part de Divin. Le chercheur s'y perçoit volontiers comme fils, comme enfant du Suprême.
La seconde ouverture se situe au sommet du crâne. Ce fut d'ailleurs l'expérience initiale fondatrice de Sri Aurobindo. Elle ne se déclencha ni dans un temple, ni dans un ashram, mais tout bonnement sur un quai du port de Bombay, à sa descente du bateau qui le ramenait de Grande Bretagne. Il perçut, à sa grande surprise, une immense énergie de calme qui cherchait à pénétrer en lui. Il avait 20 ans. Il découvrait la possibilité de s'ouvrir à une Puissance mystérieuse dont la première caractéristique était un immense calme. Ce calme le marquera pour la vie et il en fera la base absolue de son propre yoga comme de tout son enseignement. Cette « équanimité » constitue en effet le milieu tranquille qui favorise le déploiement du Divin et protège des risques du parcours.
Yvon
1.2. Qu'en dis-tu ?
Le passé est bien lorsqu'il est à sa place, c'est à dire dans le passé.
On n'épouse pas quelqu'un dont on est amoureux
mais quelqu'un avec qui on aimerait passer sa vie.
On ne peut nier le doigt de Dieu…
quand on voit à quel point il se l'est mis dans l'œil !
On préfère dire du mal de soi plutôt que de n'en rien dire du tout.
On donne la vie par sa présence.
Le pouvoir réside dans l'instant du passage d'un état ancien à un état nouveau.
Le monde n'a que haine pour ce fait-là : le fait que l'homme devienne.
Ailleurs ou autrement ?
La peur de la fin de vie l'emporte sur la peur de la fin de la vie.
Vieillir, c'est devenir la proie d'autrui.
Nous avons besoin du mal pour devenir bons.
Yvon
1.3. Irrigation divine
Il existe un fleuve invisible et singulier. Il s'écoule de haut en bas, à la verticale. Il irrigue et embellit les multiples jardins de notre humanité. C'est le fleuve de la Vie Intégrale qui souhaite nous rendre visite et vivifier nos terres, si reculées et abandonnées soient-elles. Son objectif ? Transformer totalement et profondément notre structure humaine, il n'en néglige aucune zone. Car Il ne s'agit plus, à l'image d'autres voies, de découvrir notre seule part de Divin et de nous y installer pour l'éternité - comme si le Divin seul méritait notre intérêt parce que lui seul existerait vraiment. Il s'agit de faire coïncider deux domaines : l'Humain et le Divin. Seul l'humano-divin mérite notre peine. C'est la vision globale, holistique, synthétique ou intégrale de Sri Aurobindo (1872-1950). La pointe avancée de l'évolution est, pour lui, le mental humain. Mais il s'empresse d'ajouter qu'adviennent aujourd'hui de toute nouvelles énergies et qu'elles sont en plein engendrement d'une future forme d'humanité.
Mais revenons au fleuve divin. Il est très intéressant de découvrir à quel point il est lié au corps et détectable à travers lui, dans le jeu d'une tension-relaxation musculaire par exemple. On peut alors deviner qu'une force subtile œuvre dans telle ou telle partie de nous-même.
Ce travail énergétique prend souvent son départ dans la tête, ou au-dessus d'elle - autrement dit dans la zone mentale - cette grille dorée qui bloque notre évolution. Difficile pour elle d'abandonner la place gratifiante de pilote ! Sans compter qu'elle n'est, souvent qu'une véritable poubelle où s'entrechoquent le meilleur et le pire. Fort heureusement, la Force du Suprême va venir apaiser, nettoyer et purifier cet esprit pollué, stressé, éclaté...et perturbateur !
Elle s'écoule alors dans les régions affectives, le cœur et impulsives, le ventre qu'elle apaise, affine et réoriente. Il est important de noter que le ventre est certes un réservoir d'élans puissants et même violents. Mais il est aussi un temple parce qu'une immense Force positive s'y dissimule derrière des passions folles et irrésistibles. Il ne s'agit pas de comprimer ou d'étouffer tout cela. Pas question non plus de le détruire. Bien au contraire. Le but est d'y mettre apaisement et ordre au service d'une vitalité plus profonde et plus féconde.
Yvon
1.4. J'aime mon ego
Eh oui ! J'aime mon ego. Et d'abord parce qu'il n'est pas si égoïste que tout le monde le prétend. Il n'est ni totalement étroit, ni totalement replié sur lui-même. Au contraire, il relie les diverses composantes de ma personnalité globale. Il me permet de ne pas éclater en mille morceaux puisqu'il unifie les multiples zones de moi-même. Il me donne de pouvoir dire JE.
Il me donne aussi de ne pas m'identifier à un rôle, à une fonction sociale. Il me permet de ne pas me réduire à une appartenance : métier, association, fonction, milieu. J'aime à être pris pour moi-même.
Aimer l'ego ne signifie pas refuser d'avancer encore. Cela signifie que, si je ne suis pas bienveillant envers lui, il risque de se mettre en grève, de se bloquer et de refuser tout progrès. De mon point de vue, l'ego n'a pas à se dissoudre au bénéfice d'un impersonnel supérieur. Il devrait, au contraire, bénéficier d'une sur-personnalisation. Il se métamorphoserait alors en Personne. Comme l'ensemble de notre être, il est un mutant. Et mon amitié le poussera à accepter plus volontiers d'évoluer vers un état supérieur : Non sa destruction totale mais son progrès par acceptation de plus grand que lui.
Yvon
1.5. Ah ! Le Mental ! ?
Il s'agit tout bonnement de faire sauter un couvercle : "le couvercle étincelant du mental" (Sri Aurobindo). Mais attention ! il ne s'agit ni d'anéantir le mental, ni de régresser en-deçà de lui. Il faut simplement que le mental, apaisé, trouve sa juste place. Il doit accepter de passer de sa place de souverain à celle de ministre. Il est en effet un simple outil qui se plaît à se faire prendre pour le maître d'œuvre.
La place importante qu'il a pu tenir n'était que transitoire. Il n'est pas le sommet de la conscience. C'est, trop souvent, un carrefour encombré d'émotions et de pulsions en tout genre. La tête humaine est ainsi un invraisemblable chaos impossible à maîtriser. A la fois ébloui et écrasé par son mental, chacun s'y soumet au lieu d'y mettre de l'ordre en lui apprenant la paix.
Chez l'homme occidental, le mental a droit à une affection toute particulière. Hélas ! Après utilisation régulière et prolongée, force est de reconnaître en lui un moulin qui cherche souvent à moudre pour le seul plaisir de moudre. Tout lui est bon pourvu que ses meules tournent. Il dévore informations sur informations, d'où qu'elles viennent.
Vorace, le mental est aussi rusé - loup et renard. En acrobate consommé, il peut justifier le moins justifiable. Il est le parfait illusionniste. Il tente aussi que nous nous en remettions à lui comme ultime source de décision, alors qu'il s'avère congénitalement incapable de décider. Si nos choix passent par lui, ils viennent de plus loin que lui.
Même dans la quête intellectuelle son agilité peut décevoir. "La période décisive de mon développement intellectuel survint, confiait Sri Aurobindo à un disciple, lorsque je pus voir clairement que ce que l'intellect justifiait était vrai et que le contraire était vrai aussi. Je n'admettais jamais une vérité dans le mental sans admettre simultanément son contraire. Résultat : le prestige de l'intellect était parti."
Yvon
1.6. Sortir d’un malaise évolutif.
Pourrais-je me permettre l'audace de paraphraser le Bouddha en déclarant que "tout est malaise" ? Ou, plus précisément, que "tout homme vit dans le malaise" ? Ce malaise est diffus, flou, brumeux, indéfinissable, mais tenace. Beaucoup n'en sont pas conscients. D'innombrables spécialistes analysent, sous de multiples angles, les problèmes humains. Sri Aurobindo (1872-1950) propose, quant à lui, de poser un regard évolutif sur la question.
Très brièvement dit, l'homme contemporain souffre d'un déficit d'être. Et si l'humanité amorce actuellement un bond évolutif vers un type d'homme plus accompli, il n'est pas curieux que certains interprètent les évènements de mai 1968 comme un soubresaut de cette tentative. Trois raisons à cela :
- Ils ne se sont pas déroulés dans les limites d'un seul pays (universalité)
- Ils étaient portés par un souffle de changement (évolution)
- Ils ont reçu de multiples explications, dont aucune n'est vraiment satisfaisante (possibilité d'une transcendance à l'œuvre).
Si l'on accepte l'intuition d'une évolution humaine en phase d'accélération, il est normal que les humains en soient perturbés. Ils souffrent d'un déséquilibre de l'en-avant.
Si l'homme est le fruit du futur plutôt que du passé, il est ensemencé d'une graine d'avenir en quête de mûrissement. L'humanité porte l'appel d'un monde nouveau, elle ressent une étrange aspiration vers une mutation certaine mais lourde d’inconnu. Difficile à circonscrire, cette aspiration s'impose pourtant plus impérieusement qu'une vérité rationnelle. Mais est-il irrationnel de penser que l'évolution se poursuit ? Ultra-rationnel, peut-être.
Ces "malades" de l'avenir sont-ils classables dans des catégories bien précises ou sont-ils hors normes ? Réformateurs ? Révolutionnaires ? Eveilleurs ? Evolutionnaires ? En tout cas, éternels insatisfaits-ou insatisfaits de l'éternel ? Des chercheurs cherchés, aux prises avec un Dieu inlassablement évoluteur ? En tout cas, ils risquent de se sentir bien seuls dans leur parcours "utopique"... et atypique.
Yvon
1.7. Etre soi dans le meilleur de soi.
C'est Marcel Légaut, professeur d'université devenu berger, qui a semé en moi cette conviction précieuse : le socle d'une vie authentiquement humaine consiste à être soi. J'ai eu plusieurs occasions de le rencontrer, mais j'ai surtout approfondi ses écrits, tout particulièrement son livre : "L’homme à la recherche de son humanité". Il a été, en France, une source importante du retour au "spirituel", à une époque où ce mot trop vague souffrait d'un dénigrement permanent.
L'aspiration à être soi ne saurait être qu'absolue, sans réserve, constante et irrévocable. Mais il ne s'agit évidemment pas de confondre la soif de devenir soi-même avec le laisser aller. Ce genre de radicalité s'accompagne nécessairement d'une quête persévérante du rêve essentiel qui est, paradoxalement un rêve réaliste. Il s'enracine, en effet dans le plus réel de chacun.
Tout cela suppose le refus de se disperser dans une multitude de sollicitations, si louables soient-elles. Le désir d'harmonie avec le plus profond devient donc le critère par excellence des choix humains. Il suppose une présence à soi de veilleur qui refuse de "dormir sa vie" ou de sombrer dans une existence dissolue - du latin "dissolvere", dissoudre.
Tout au contraire, il s'agit de se structurer, de s'organiser autour de l'appel à devenir autre chose qu'une triste photocopie reproduisant tout et n'importe quoi. C'est l'opposé de la compréhension par une idéologie plaquée de l'extérieur et donc réductrice de soi. Par exemple, un homme n'est-il pas plus grand que ce qu'en disent les catégories d'exploiteur et d'exploité ?
Pareille adhésion à soi-même se heurte à la durée. Il s'agit de tenir la longueur - autrement dit de demeurer fidèle. Fidélité dans le temps mais aussi fidélité à l'appel personnel et singulier. Il ne s'agit jamais de copier un autre, si admirable soit-il. Il ne s'agit pas non plus d'idéaliser un mode de vie, par exemple dans le monde ou hors du monde. Il n'y a plus d'état de vie en soi. Tout ne trouve sa place et sa valeur qu'en rapport avec l'appel profond de quelqu'un.
Enfin, tout cela implique une confiance essentielle dans son être essentiel. Il ne s'agit pas de la confiance en soi au sens courant du terme. Marcel Légaut utilise le terme fort de "foi en soi". Ses racines plongent dans un terreau de l'ordre du mystère.
Yvon
1.8. Souffrance : blessure et joyau.
Nous arrivons sur terre à l'inverse de ce que nous avons à devenir.
Autrement dit, nos limites (physiques, psychologiques) revêtent une extrême importance parce que c'est à partir d'elles que nous pouvons aller à la rencontre du joyau que nous sommes. C'est en traversant petit à petit nos maladies que nous parviendrons à notre puissance unique particulière. Il ne faut donc pas parler en termes de maladie-guérison mais en termes positifs d'accomplissement.
Il s'agit d'accepter la blessure et d'y entrer pour que la lumière puisse y pénétrer. Acceptation signifie joie. Le NON à la souffrance représente l'obstacle majeur. Un être totalement dans le OUI à chaque instant, est totalement dans la joie. En effet, il n'y a pas de couple joie-souffrance au sens où ne pourrait exister que l'une ou l'autre, sans coexistence possible. La joie n'est pas le contraire de la souffrance. Les deux peuvent vivre simultanément parce qu'elles ne se situent pas au même niveau de notre être : la souffrance se situe à la superficie et la joie dans la profondeur.
Si nous prenons véritablement conscience de notre souffrance et si nous l'acceptons, elle peut, d'ailleurs, s'estomper assez vite. Une souffrance n'est insupportable que si on la refuse.
L'homme est fait de pulsions. La société actuelle nous pousse à les satisfaire rapidement, pour ne pas dire immédiatement. Elle joue sur notre compulsivité. Or la satisfaction d'une pulsion vise à l'apaisement, momentané et trompeur, de nos tensions. Ainsi en est-il de la "fièvre acheteuse", de la soif de paraître ou de l'addiction au faire. Le "tout-tout de suite" nous interdit de nous tenir dans nos tensions et nos blessures. Elle nous empêche de sentir ce qui se passe vraiment en nous, d'entrer dans notre blessure et de nous y installer. Elle paralyse un véritable travail sur soi.
Tout cela suppose une discipline, en particulier le renoncement à ce que nous appelons la volonté. Celle-ci s'enracine dans l'ego, elle ne peut pas être à l'origine de notre accomplissement qui suppose une altérité et une ouverture sur l'au-delà.
Notes prises à une conférence philosophique.
1.9. Refus actuels
Il ne s'agit pas ici de refus propres à l'ensemble de la société mais d'une catégorie "motrice" de chercheurs de sens, fruits de l'émergence planétaire d'une Nouvelle Conscience.
1- Refus de toute institution ou religion trop structurée, jugée pyramidale, étouffante ou manipulatrice.
2- Refus de toute centralisation paralysant l'initiative et le développement singulier.
3- Refus de s'insérer automatiquement (par héritage familial, par exemple) dans une voie traditionnelle, ou essai d'adaptation à la culture contemporaine, ou tentative de purification d'une voie traditionnelle par épuration d'ajouts infondés au cours de l'histoire. Retour aux origines.
4- Refus de toute régulation uniquement par en-haut, par une autorité infaillible.
Il y a là une invitation indirecte à détecter d'autres types de régulation plus horizontales grâce à l'appartenance à une communauté de qualité, par exemple.
5- Refus des dogmes compris comme arbitraires, autoritaires ou dépassés.
6- Refus du moralisme.
7- Refus d'un homme morcelé, déconnecté de lui-même, des autres, du cosmos et du Divin.
8- Refus d'un Divin lointain, uniquement transcendant, tout autre, au bénéfice d'un Divin présent dans l'intime de chacun et de tout l'univers.
Question : nos références de fond relèvent-elles des valeurs ou de la relation ?
Yvon
1.10. Une quête de l’Energie en Inde
Prêtre catholique, je raconte ici mes contacts avec des maîtres hindous, en particulier un maître tantrique du Shivaïsme du Cachemire : Nilakantha M. Joshi, dit "Panditji'. C'est lui qui, pendant un temps, a accompagné Satprem, écrivain français, disciple de Sri Aurobindo et de la Mère de Pondichéry.
Tout a commencé par un manque, un vide. C’était la première chose que je signalais aux médecins pour leur décrire mon état de santé. J’étais en mauvais état à tous les niveaux : physique, psychologique et spirituel. Au cours d’un voyage dans le sud de l’Inde, j’ai eu, à Rameswaram, un contact inattendu avec un maître tantrique du Shivaïsme du Cachemire. Nous l’appelions « Panditji », c'est-à-dire « maître aimé et vénéré ». Ainsi, curieusement, je suis tombé sur un spécialiste de l’Energie alors que j’en manquais cruellement. Lors de la première rencontre, quelque chose de difficile à décrire s’est passé dans ma tête, une sorte de pression, de bourdonnement, de vibration. Il me semblait qu’une Force bizarre s’offrait au vide, au trou que j’étais. J’éprouvais cela comme un pur don, une grâce, et en même temps comme l’aboutissement d’une recherche longue et pénible de ma part. J’avais créé les conditions de l’expérience, mais je n’avais pas créé l’expérience. Fondamentalement, elle m’était donnée. Je ne m’y attendais pas. Elle était totalement imprévue. Il s’agissait d’éviter de la saisir, de la posséder, de mettre la main dessus. Ce que je n’ai pas su faire au départ. Je découvrais en même temps que cette Energie ne s’enseignait pas mais se communiquait intuitivement par-delà les mots, dans le silence. C’était comme un contact entre deux antennes, l’une émettrice, l’autre réceptrice.
Un an plus tard, le maître m’a donné des consignes précises, mais pas irréalisables pour un occidental. Il m’a précisé qu’il n’était pas nécessaire que je reste auprès de lui parce que, selon son école, le maître demeure toujours en contact avec le disciple, quelle que soit la distance. Il m’a donc poliment prié de partir. Il ne m’a pas donné de mantra, contrairement à la plupart de ceux qu’il aidait. On connaît la formule : « Tantra – Mantra ». Cela m’a donné la liberté de choisir mes propres mantra au gré des saisons de mon âme, toujours extraits de l’Evangile. Il m’a donné une pratique précise, légère mais tout de même un peu astreignante : méditer pendant 30 minutes, matin et soir, toujours à la même heure. C’est cette dernière précision qui me posait le plus problème. Heureusement, l’année suivante, il a eu la bonne idée de m’en libérer ! Après sa mort, six ans plus tard, je suis allé à la rencontre de plusieurs autres maîtres. Surprise ! Quel qu’il soit et quelle que soit son école, la même Energie continuait intelligemment et obstinément le travail commencé.
Yvon