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3.1. Sauver Jésus ? !
3.2. La Mort : paradoxes christiques
3.3. Questions aux chrétiens
3.4. Fin des temps
3.5. Un présent fécond
3.6. Mort christique
3.7. Fécond ou efficace ?
3.8. Conseils pour une méditation
3.9. Pratique d'une méditation occidentale
3. Et Jésus dans tout ça ?
3.1. Sauver Jésus ? !
Nous voici dans une situation bien étrange : Jésus est venu nous sauver et voilà que nous en arrivons à l'attitude inverse de le sauver, lui ! Que se passe-t-il ?
Eh bien, il se passe que plusieurs se demandent actuellement : "Quel bilan sur Jésus après 20 siècles ? A-t-il échoué ? A-t-il partiellement réussi lorsque l'on réalise l'immensité de la tâche ? Ou bien a-t-il été utile en son temps et ne faudrait-il pas l'abandonner désormais au bénéfice de prophètes plus adaptés à notre époque ?" Le monde change si vite !
C'est une grave question que l'on ne peut résoudre rapidement, à la légère. Pour éclaircir les choses, il existe certainement bien des voies. Contentons-nous d'en rappeler une. Elle consiste à expérimenter que Jésus est bien vivant. C'est donc une expérimentation - pas seulement le résultat d'une quête savante ou d'une exploration minutieuse des déclarations officielles des autorités ecclésiales. C'est une voie basique ouverte à tous.
Cela évoque la résistance de l'Hindouisme au Bouddhisme en Inde. Certains estiment, en effet, que l'une des causes du maintien final de l'Hindouisme a été la piété populaire, le chemin simple et aimant de la voie "dévotionnelle" du don entièrement confiant au Divin. Toute personne, quel que soit son niveau culturel, peut l'adopter. Cela évoque aussi "Les Récits d'un Pèlerin Russe". Le pèlerin erre ici et là, d'églises en églises, de monastères en monastères. En vain. Il entend de bien belles choses sur l'importance de la prière et sur ses fruits. Mais il n'obtient pas de réponse à sa question fondamentale : comment prier.
Il trouvera enfin la solution dans la récitation assidue d'une prière on ne peut plus simple et universellement praticable : "la prière de Jésus". Il est fort possible qu'elle n'ait consisté, au départ, que dans la simple mais inlassable répétition du nom de "Jésus". Actuellement, sa formulation la plus courante semble celle-ci : "Jésus, Fils de Dieu, prends pitié de moi, pécheur". Certains jugeront la formule trop négative. Quoi qu'il en soit, l'important est qu'elle intègre le nom de Jésus.
Concluons : on sauvera Jésus en vivant Jésus. Ou, dit autrement, en le gardant vivant à l'intérieur de nous-même. Cela suppose que chacun trouve le type de méditation qui lui convient. Cela suppose aussi que chacun ait l'audace de quitter sa façon de méditer lorsqu'elle ne lui convient plus !
Yvon
3.2. La Mort : paradoxes christiques.
En son essence, l'Evangile n'est pas parole de loi mais parole qui donne que je fasse, que je puisse.
Jésus a deux dimensions : être vers (le Père), être avec (les hommes).
Je ne connais la semence que par le fruit.
Je ne connais l'Ecriture qu'à partir de la Résurrection qui en est le fruit.
Au tout début de l'évangile de Jean, le "commencement" est l'inaugural, l'instaurant qui ouvre et qui maintient ouvert.
"Tu es mon Fils" est la déclaration d'Amour Grand, d’Agapè qui ouvre l'évangile et qui ne s'adresse pas seulement à Jésus mais à tous les hommes. Nous ne sommes pas fils à côté de Jésus. Jésus est le Fils unifiant. Les hommes sont les "enfants" unifiés dans le Fils unifiant. C'est une façon de dire la Résurrection.
La question de l'Evangile n'est pas : "Qui a créé le monde ?" mais : "Qui règne ?" Sa réponse est ; "Nous sommes sous le règne de la mort et du meurtre". La vie a un rapport complexe avec la mort. La mort est un des lieux les plus essentiels de la vie. Chaque point de notre vie est à la fois mort et vie. La mort du Christ est un bonheur absolu pour l'humanité. La mort n'est pas pour la mort. La bienheureuse mort du Christ est assumée sur un mode qui inverse le sens de la mort.
Ce qui devrait régir les rapports humains n'est ni le droit, ni le devoir, mais le don. Quand je ne parle qu'en termes de droit et de devoir, je n'ai pas encore entendu le premier mot de l'Evangile. Aimer, ce n'est pas donner, c'est SE donner. La vie du Christ est donnée avant d'être prise, on ne peut donc pas la prendre. L'acquiescement du Christ à sa mort change le sens de sa mort.
L'Evangile est dénégation de la mort : c'est la mort traversée par la Résurrection. Jésus donne sa vie et la reprend chargée de nous. Le Je christique de Résurrection nous inclut. C'est un Je plus grand. Il s'agit de revisiter ma naissance. Mon "Je" natif n'épuise pas ce que je suis. Il existe un "JE majeur" mais insu, dont l'essence est la donation. Il s'agit d'accéder à la dimension de Résurrection et de me réidentifier dans cette direction.
Le "monde" est la région de la mort parce qu'il est crispation dans la solitude, renfermement sur soi. Or le propre de l'homme est d'être hors de soi, son propre est "d'être ouvert à". L'homme assure son in-stance dans la mesure où il accepte d'être une ex-stance. La prise est méprise.
Le Christ est "venu". Ce n'est pas à mettre en rapport avec l'Incarnation mais avec la Résurrection. Jésus vient à nous comme ressuscité. Cela implique son départ : Jésus vient à nous pour autant qu'il va au Père et qu'il est dans sa dimension de Fils.
Tous les chapitres de Jean racontent l'accomplissement de l'humanité. Par l'homme accompli est manifesté le Fils de Dieu.
Perles glanées au cours d'un enseignement sur l'évangile de Jean, par Jean Marie Martin.
3.3. Questions aux chrétiens
Il s'agit des interrogations nées de courants spirituels contemporains.
1- Dieu.
Dieu" ou le "Divin" ou le "Grand Tout" ou le "Soi" ou "l’Âme du monde" ?
Père ou Mère ? Père et Mère ?
Masculin ou féminin ? ou les deux ? ou aucun des deux ?
Vaste réservoir inépuisable d'Energie ?
2- Jésus.
Prophète, Fils de Dieu, Maître spirituel ?
Sauveur par excellence ou sauveur parmi d'autres ?
Important par sa personne, son action, son enseignement ?
Est-il adapté au monde actuel ou bien a-t-il fait son temps ?
Faut-il passer à quelqu'un d'autre ? Qui ?
Quel bilan après 20 siècles ?
3- L’Esprit-Saint.
Une énergie subtile parmi d'autres ?
La même énergie que d'autres, Qi chinois, Prana hindou,
avec un nom différent ?
Une énergie originale ? En quoi ?
4- Le chrétien.
Comment définir l'essence de l'identité chrétienne ?
Le chrétien est-il habité par Jésus ou est-il Jésus ?
Le chrétien peut-il devenir Dieu ?
5- L'Eglise catholique.
Est-elle épuisée et incapable de renouvellement ?
Est-elle trop centralisée et trop structurée ?
Est-elle trop dogmatique ?
Est-elle trop rationnelle et trop intellectuelle ?
Peut-elle injecter de l'avenir dans notre société ?
6- L'homme intégral.
Le spirituel est-il une part essentielle ou seulement facultative de l'homme ?
Le naturel est-il surnaturel ?
La prière peut-elle guérir ?
Quels rapports entre salut et guérison ?
Quels rapports entre monde spirituel, corps et matière ?
Qu'est-ce qu'une résurrection de l'homme intégral ?
Ces questions ont été inspirées, entre autres, par deux remarques. La première provient d'un lycéen parisien qui demandait : "Dieu habite-t-il en nous ou sommes-nous Dieu ?" La seconde était exprimée par un occidental devenu hindou : "Je ne serai jamais chrétien parce que, lorsqu'on est chrétien, on ne peut pas devenir Dieu".
Yvon
3.4. Fin des temps
Au plus secret de notre être se dissimule l'essentiel :
une pure attente, un espace vierge, disponible,
apte à accueillir la proposition inopinée qui bouleversera notre vie.
Elle sera le fruit de la patience et se présentera à son heure.
Elle viendra rassasier l'insu de notre espérance.
Et alors nous nous écrierons tout simplement : "C'est ça !".
Elle révèlera simultanément la puissance tapie dans notre attente,
la voie que nous cherchions en même temps que la possibilité de la suivre.
La fin des temps est-elle au bout du temps ou dans la profondeur du temps ? Aujourd'hui ou demain ? En-avant ou au-dedans ?
Yvon
3.5. Un présent fécond.
L'Evangile est radicalement inouï, c'est à dire pas encore entendu.
C'est le dévoilement de l'Homme Nouveau qui était en semence et qui va vers son accomplissement.
Le présent n'est donc pas un présentisme clos, un "déjà là" réfractaire au "pas encore".
Il ne se méfie pas de ce qui vient.
Il n'est pas stérilité mais enfantement.
C'est un présent fécondé par les graines d'avenir qui s'y dissimulent.
Yvon
3.6. Mort christique
La question de l'évangile de Jean n'est pas "Qui a créé le monde ?" Mais "Qui règne ?" Réponse : nous sommes sous le règne de la mort et du meurtre.
La mort est un des lieux les plus essentiels de la vie.
Chaque point de notre vie est à la fois mort et vie.
La mort du Christ est un bonheur absolu pour l'humanité. La mort n'est pas pour la mort. La bienheureuse mort du Christ est assumée par lui sur un mode qui inverse le sens de la mort. Jésus change le sens de la mort en en faisant le lieu d'une pure donation.
Ce qui régit les rapports humains n'est ni le droit, ni le devoir, mais le don. Quand je ne parle qu'en termes de droit et de devoir, je n'ai pas encore entendu le premier mot de l'Evangile. Aimer, ce n'est pas donner, c'est SE donner.
La vie du Christ est donnée avant d'être prise : on ne peut donc pas la prendre. L'acquiescement du Christ à sa mort change le sens de sa mort. L'Evangile est dénégation de la mort : c'est la mort traversée par la Résurrection.
Jésus donne sa vie et la reprend chargée de nous. Le Je christique de Résurrection nous inclut. C'est un Je plus grand. Il s'agit donc de revisiter ma naissance. Mon je natif n'épuise pas ce que je suis. Il existe un Je majeur mais insu, dont l'essence est la donation. Il s'agit d'accéder à la dimension de Résurrection et de me réidentifier dans cette direction.
Le "monde" est la région de la mort parce qu'il est crispation dans la solitude, renfermement sur soi. Or le propre de l'homme est d'être hors de soi, d'être "ouvert à". L'homme assure son in-stance (présence à soi) par son ex-stance (présence à au-delà de soi).
Tous les chapitres de Jean racontent l'accomplissement de l'humanité.
Par l'homme accompli est manifesté le Fils de Dieu.
Propos glanés au cours d'un enseignement sur l'évangile de Jean, par Jean Marie Martin
3.7. Fécond ou efficace ?
Le désintéressement : une posture contestataire et provocatrice. Nous vivons trop dans l'efficacité. En plus de quoi nous cherchons à mettre la main sur les gens et les choses. Nous avons l'esprit propriétaire, pour ne pas dire prédateur.
A quoi sert-il de méditer, demande-ton parfois. Autrement dit, la méditation est-elle efficace, utile, thérapeutique ? Questions légitimes. Mais le fond de la méditation relève-t-il de ces interrogations ? Qu'on se rappelle la phrase de Maître Eckhart : "Le juste vit sans pourquoi". Et voilà toute question et toute motivation éliminée ! Surtout si la méditation est conçue comme une prise de contact amical avec Quelqu'un ! La rencontre peut porter du fruit, mais elle vaut d'abord pour elle-même.
Par-delà l'efficacité, la fécondité ne serait-elle pas l'attitude la plus utile aujourd'hui ? Elle puise en effet aux sources profondes de la vie. Elle émane de l'essentiel. Elle ne relève pas de la production mais de l'enfantement.
Or l'humanité actuelle semble, dans son fond, chercher à engendrer plutôt qu'à fabriquer. Nous ne vivons pas une période glorieuse d'aboutissement et de synthèse. Nous traversons une époque de crise et de tâtonnement, comme une immense initiation planétaire. Et le pape François de déclarer : "Nous ne vivons pas une époque de changement, mais un changement d'époque".
Tout cela nécessite de la maturation. Et la maturation demande de la persévérance. Elle permet alors l'avènement du fruit. Epanouissement de l'utile à partir d'un insu vu comme inutile ? Epousailles possibles du gratuit et du produit ?
Yvon
3.8. Conseils pour une Méditation
Prier, c'est s'exposer à Dieu, comme on s'expose au soleil un jour d'été.
Dieu lui-même veut se donner, te combler.
Ne parle pas, essaie même de ne rien imaginer.
Laisse-toi saisir par cela à quoi tu crois : IL est là et il m'aime.
Etablis le calme en toi. Ce moment est à la fois le plus imposant et le plus difficile.
Adopte, dès le début, une attitude ni trop tendue ni trop flasque, mais naturellement détendue. Choisis la position qui te réussit le mieux et que tu peux tenir longtemps : assis, à genoux, debout. Tu peux aussi marcher, tu peux adopter la pratique si efficace des moines taoïstes répéter lentement et paisiblement les 4 premiers chiffres : 1, 2, 3, 4... 1, 2, 3, 4...etc. Tu peux, si tu le désires, poser ton regard sur un objet, une image, une photographie, un symbole... Pour t'aider, tu peux lire. Retiens une phrase, un mot, une attitude. Cette parole, ce geste sont pour toi. Tu peux répéter, savourer une phrase, un mot. Ce mot, répété paisiblement, avec des intervalles de silence, doit sortir de ton cœur et manifester ton ouverture à la présence qui t'aime et te connaît.
Laisse-toi imprégner, plutôt que de chercher à faire, à penser ou à dire quelque chose. Il s'agit avant tout de recevoir Celui qui te cherche. Laisse-toi trouver, laisse- le entrer.
N'essaie pas d'avoir de belles pensées, ni de faire des formules compliquées.
Laisse-toi imprégner de son silence. C'est alors qu'IL te parlera, car tu lui auras fait place pour l'écouter. Il est présent avec toi, au plus creux de toi. IL demeure avec toi et en toi.
Le silence s'établit peu à peu dans ton corps, dans ta pensée, dans ton cœur. Le silence est l'aide que tu donnes à Dieu, au Divin, au Soi pour qu'il se communique. Ne parle pas sans cesse, ne récite pas des formules, ce que tu as de mieux à faire, c'est de prendre intensément conscience qu'IL est là. Une douce certitude s'impose qui va rester, qui va te calmer, te rassurer, t'apaiser : Il est présent, Il me connaît et Il m'aime.
Être ensemble, toi avec Lui et Lui avec toi, c'est Sa joie et peu à peu,
Sa joie devient ta joie. Sans doute pas une joie sensible, parfois même sans aucun sentiment, mais, malgré tout, tu crois que Sa présence t'enveloppe, te pénètre et t'habite jusque dans les profondeurs de ton cœur de ton esprit, de toutes les fibres de ton corps.
Si d'autres pensées tentent de faire surface, n'y prête pas attention, elles disparaissent d'elles-mêmes quand on ne s'y arrête pas.
Si elles résistent parce qu'elles te parlent de choses importantes de ta vie, plutôt que de te battre contre elles, lève-toi, prends ton grabat et marche, c'est lui qui l'a dit.
Demande à l'Energie de l'Amour de venir en toi.
Au début, c'est un exploit de demeurer en méditation pendant 10 minutes. Si tu sens peu â peu le besoin de prolonger, n'hésite pas. Cette Présence transformera peu à peu ta vie et t'ouvrira aux autres.
Inconnu
3.9. Pratique d'une Méditation occidentale
Conseils de base.
- Il faut méditer peu de vérités.
- Il faut méditer sans effort.
- Il faut méditer sans chercher des pensées extraordinaires.
Les méthodes.
Les méthodes sont faites pour aider et non pour embarrasser.
Quand elles n'aident point et qu'elles embarrassent, il faut les quitter.
Une méthode.
- Prendre un livre ou un texte consistant.
- Commencer lentement et sans tension la lecture. Le but n'est ni de lire beaucoup, ni de parvenir à la fin du texte.
- Interrompre la lecture lorsque l'on se sent particulièrement intéressé et attiré par un passage, quand on se sent recueilli par l'endroit qu'on vient de lire.
- Réfléchir sur ce qui a frappé l'esprit.
- Après un certain temps, il est possible qu'une phrase ou un seul mot nous accroche particulièrement. On peut alors se contenter de savourer ces éléments en les répétant intérieurement, sans réflexion. On diminue peu à peu en réflexions et en raisonnements et alors, un seul mot tout simple entre plus avant que des discours entiers. C'est que le cœur prend ici le relais du mental. Le cœur goûte, se nourrit, s'enflamme.
- Une simplification intérieure s'opère alors : On n'a plus besoin d'u-ne multitude de considérations.
- Et l'on aboutit à une simple présence silencieuse à Quelqu'un ou à quelque Vérité, Une union simple et familière qui est au-delà de tout discours.
- Lorsque l'on se rend compte que ce processus est parvenu à son terme, reprendre la lecture.
En somme, il existe un je ne sais quoi qui opère plus que tous les raisonnements.
On voit une vérité, on l'aime, on s'y repose. Il faut demeurer en paix aussi longtemps qu'on le peut.
Ce texte résume une lettre de Fénelon (17ème siècle). Les citations sont de lui.